Au nom du ciel

Prendre de la hauteur pour regarder les sanglants rapports entre Israël et la Palestine. Après Ahouvi, Yuval Rozman fait parler les oiseaux qui survolent la Cisjordanie, loin des checkpoints et des murs, tout près de la beauté.

Un bulbul, une drara et un martinet noir : voici les protagonistes d’Au nom du ciel. Ces trois oiseaux mènent l’enquête sur l’assassinat de Lyad Al-Hallaq, Palestinien autiste de 32 ans tué par la police israélienne en 2020. De là-haut, par-delà l’interminable mur, ils ont observé ce drame comme toutes les tensions et conflits qui meurtrissent la vieille ville de Jérusalem depuis des décennies. Ils connaissent le bruit des balles, l’odeur des pneus brûlés mais tutoient aussi la beauté des oliviers, le parfum des épices et des fleurs. Ces non-humains, qui ne touchent pas (cette Sainte et maudite) terre, peuvent aller et venir sans encombre en territoire occupé, à Hébron comme à Jéricho. Après avoir exploré les rapports entre les hommes et les femmes issus de cette partie du monde si dévastée par la violence, l’artiste israélien vivant en France, Yuval Rozman, clôt sa Quadrilogie de ma Terre par cette fable fantastique. Sur le plateau, ses trois interprètes volent grâce à un travail chorégraphique et musical aussi important que celui de la langue. Et accèdent à une liberté devenue inouïe en Cisjordanie.

Au nom du ciel Yuval Rozman

Hors les murs | Théâtre de la Croix-Rousse - Lyon 4e durée : 2h (envisagée)

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